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Tout a commencé avec les porteurs d'eau. Il y en avait de plusieurs catégories : ceux qui portaient l'eau potable dans deux seaux avec des flotteurs et ceux qui portaient dans les étages l'eau du bain, chaude et froide, avec baignoire en sus. Célébrés dans de nombreux ouvrages pour leur courage, leur ardeur au travail et cette ténacité qui caractérise les montagnards qu'ils viennent du plateau de l'Aubrac, du Cantal ou de la Lozère, ces porteurs d'eau furent aussi des porteurs d'espoir. Ils sont à l'origine des premiers 'bougnats' et plus tard des cafetiers parisiens.

À la suite de l'ouverture de son premier café et à la différence de ses compatriotes qui se spécialisaient dans l'activité "Vins, Bois, Charbon", Pierre Fayel, jeune homme originaire du nord de l'Aveyron décida de vendre du vin à emporter et d'acheter un entrepôt à Clichy, pour étendre ses activités à la vente de vin en gros.

En 1920, quand Auguste Fayel, qui a trente-six ans, reprend l'affaire de la rue des Cailloux à Clichy, l'inventaire de la cession stipule que la maison compte trois attelages, quatre chevaux et une chèvre. Quant au volume de vin commercialisé, il est passé de quelques barriques à dix milles hectolitres. Auguste Fayel a de l'expérience. Il a travaillé chez Debrise, un liquoriste important de la Plaine Saint-Denis où il retrouve un petit cousin qu'il fait venir auprès de lui pour ses qualités commerciales. Il s'agit d'Henri Richard !

Après des années de tournée dans Paris, Henri Richard pense à s'installer à son compte. En 1937, la famille Fayel va être très éprouvée par la disparition accidentelle de Robert Fayel. Ce drame bouleverse la vie de l’entreprise. Voyant Auguste Fayel désemparé, Henri Richard décide de rester.

Auguste Fayel n'arrive pas à surmonter ce drame, et sa fille n'étant pas encore mariée à l'époque, il décide de céder son affaire à Henri Richard, qui travaille avec lui depuis maintenant près de vingt ans.

Le mouvement qui s'était déjà amorcé vers la consommation de vins de comptoir, a la veille de la guerre, aux dépens des alcools forts, devait s'accentuer. D'autant plus qu'a cette époque les grandes maisons n'ont plus rien à vendre. C'est d'ailleurs pour pallier cette pénurie de produits manufacturés qu'Henri Richard a l'idée de créer le Ricardo !
Le vin est toujours livré en fûts, mais les provenances changent. Henri Richard se bâtit rapidement une solide réputation. Il est très apprécié de la clientèle des comptoirs parisiens avec son vin rouge velouté, sélectionné par son frère Georges en Algérie.

En 1950 l'affaire est toujours située à Clichy, mais peu à peu elle s'agrandit et les modes de conditionnement changent. Les entrepôts de Clichy vont être transformés pour permettre l'installation de chaînes de mise en bouteille. Le vin litré va être proposé au même prix que le vin en fat. Les entrepôts devenus trop petits, Henri Richard en ouvre d'autres à Asnières, Bercy et Charenton. Après les transformations et les agrandissements, la cuverie peut alors recevoir jusqu'à trente mille hectolitres. Quant aux trois lignes d'embouteillage, leur capacité totale atteint les cinq mille bouteilles par heure.
La maison Richard va aussi prendre de l'expansion grâce à la commandite : en aidant ses clients à s’installer, on les fidélise.
Henri Richard connaît son monde et sent que le marché des cafetiers est en plein essor !

Mais tandis que le développement de l'activité café s’organise, des problèmes de croissance se posent du côté des vins. Les entrepôts de la rue des Cailloux, malgré leurs agrandissements successifs, commencent à craquer de partout et ne suffisent plus à répondre à la demande. Quant à l'activité café, implantée à Asnières, elle doit trouver de nouveaux locaux à la suite de son rapide développement. La maison Richard quitte donc la rue des Cailloux, près de 80 ans après son installation. L'entreprise n'ira d'ailleurs pas très loin puisqu'elle trouvera de vastes terrains, tant pour son activité vin que pour son activité café, de l'autre côté de la Seine. Deux terrains, suffisamment grands pour envisager d'y rester longtemps et dont l'un présente l'avantage d'être relié au réseau ferroviaire, sont repérés à Gennevilliers. Les Vins Richard et les Cafés Richard sont créés.

Dès les années soixante, la famille Richard acquiert ses premiers domaines dans le Bordelais : Le Château Gantonnet, un Bordeaux entre-deux-mers, le Château Escalette, un Côte de Bourg. Dans les années quatre-vingt, ce sera en Beaujolais : le château de Corcelles ( Beaujolais, Beaujolais-Villages et Brouilly) puis le Château des Tours (Brouilly), ce qui fait de Richard un des premiers producteurs de Brouilly aujourd’hui. En Côte du Rhône, ce sera l'acquisition du Château La Nerthe (Châteauneuf-du-Pape) et, plus tard, en Bordelais, le Château Le Bourdieu, un Haut-Médoc, Cru Bourgeois, et le Château de Barbe, un magnifique domaine en Côte de Bourg.

Le premier réseau de cavistes en franchise de France entame une nouvelle vie depuis qu'il est tombé dans l'escarcelle de la famille Richard en 2011. Renouvellement de l'image de l'enseigne, nouveau concept et mise à l'honneur des partenaires cavistes. 

Cette nouvelle aventure est dirigée par Corinne Richard, également en charge du patrimoine viticole (Domaines Richard). Désormais, le réseau de franchise compte une centaine de magasins répartis dans toute la France et continue sans cesse sa modernisation !

Afin de répondre aux attentes d'une clientèle de plus en plus exigeante, la famille Richard fait le choix d'acquérir en 2018 la société Le Vin en Tête.
Dotée d'un large choix de vins d’artisans, issus pour beaucoup de l’agriculture biologique ou biodynamique et sélectionnés pour leurs qualités, leur stabilité et leur excellent rapport qualité/prix, cette nouvelle gamme de produit permet à la société de nouer en permanence de nouveaux contacts avec les propriétaires récoltants, tout en montrant encore une fois une faculté exceptionnelle d'adaptation au marché !